La Chine met fin aux tests sur les animaux pour les cosmétiques finis
C’est une nouvelle attendue par l’industrie cosmétique mondiale : la Chine vient d’annoncer la fin de l’obligation des tests sur animaux pour la commercialisation de produits de beauté finis sur son territoire. Le point sur ce nouveau pan de la réglementation cosmétique chinoise.
Dès fin 2018, les professionnels de l’industrie de la beauté avaient les yeux rivés sur la Chine après une annonce émanant de la China Food And Drug Administration (CFDA), qui s’était alors positionnée en faveur de la recherche d’alternatives aux tests sur les animaux à court terme.
Désormais, marques étrangères comme chinoises ne seront plus tenues de faire tester leurs formules finies sur les animaux pour obtenir le précieux sésame permettant la mise en vente dans le pays. Toutefois, en ce qui concerne les cosmétiques importés, la règlementation cosmétique chinoise impose une dernière condition : la dernière étape du processus (soit la conception du packaging) devra encore être réalisée sur le territoire chinois, rapporte l’association Cruelty Free International.
Cruelty Free International célèbre une étape importante vers une interdiction mondiale des tests sur les animaux puisque la National Association of Medical Products Association de la province du Gansu, en Chine, a annoncé que les tests post-commercialisation des produits cosmétiques importés et produits dans le pays ne comprendront plus de tests sur animaux.
Toutefois, cela n’annonce pas la fin définitive des tests cosmétiques sur les animaux en Chine, car les exigences en matière de tests préalables à la mise sur le marché n’ont pas encore été clarifiées pour les produits cosmétiques importés.
Tests cosmétiques sur les animaux :
le marché chinois à la traîne
Après de longues années de lutte de la part des associations de protection animale, c’est finalement en 2013 que l’Europe a signé la fin des tests cosmétiques sur les animaux. D’autres nations ont plus ou moins rapidement emboîté le pas, y compris du côté de la zone Asie (comme la Corée du Sud).
Souvent décriée pour être l’un des derniers pays au monde à continuer à imposer les tests sur les animaux en cosmétique, la Chine s’était privée ces dernières années de nombreuses marques qui avaient décidé de ne jamais s’y implanter, voire de se retirer du marché face aux levées de bouclier de certains consommateurs. Si cette décision est loin d’être pleinement satisfaisante (les ingrédients d’origine composant la formule finale pourront toujours être testés sur les animaux), elle symbolise toutefois une volonté de s’ouvrir davantage à l’international en s’adaptant aux réglementations cosmétiques établies sur les marchés clés dans le monde, comme les Etats-Unis et l’Europe.
“Il reste important que les entreprises sans cruauté envers les animaux participent à notre projet pilote avec Cruelty Free International pour s’assurer qu’aucun test sur les animaux n’est effectué pendant le processus de classement des produits par la National Medical Products Association”, explique Mette Knudsen, experte en réglementation et PDG de la société Knudsen & CRC basée à Shanghai.
Michelle Thew, chef de la direction de Cruelty Free International, a ajouté : “Cette reconnaissance des autorités chinoises selon laquelle les tests sur les animaux après la mise sur le marché des cosmétiques n’est pas une pratique normale est un pas énorme dans la bonne direction et est la bienvenue. À ce stade, cela ne signifie pas automatiquement que les marques peuvent importer en Chine du jour au lendemain et ne pas subir de cruauté, mais nous sommes ravis que grâce à la coopération et au partenariat, notre objectif de mettre fin aux tests cosmétiques sur animaux se rapproche à jamais. Nous espérons que cela ouvrira la voie à des changements législatifs concrets qui profiteront à la société”.
En attendant une interdiction totale des tests sur les animaux en Chine, on se réjouit déjà de cette avancée. Un dossier à suivre de près.